Mahagi:le grand notable Samy Adubango a coeur ouvert s’indigne des violences observées ces derniers temps, mettant à mal l’unité, la paix et la cohésion nationale.

C’est sous un ton très ferme que l’Excellence Samy Adubango a exprimé depuis Djalasiga en Chefferie des Alur-Djuganda, son indignation à la suite des violences observées ces derniers temps, mettant à mal l’unité, la paix et la cohésion dans cette partie de la République.

Rien ne se résout dans la violence 

En tant que Grand Notable de la région, plusieurs attendaient impatiemment l’adresse de Samy Adubango face à cette situation sécuritaire. Visiblement, il ne voulait pas le faire de loin, d’où la raison de son imminent déplacement sur le terrain dans l’ultime souci de communiquer nez-à-nez avec la population. 

Sous sa casquette de Vice-ministre de la Défense nationale, Samy Adubango a sérieusement interpellé la conscience de la population en l’exhortant de ne jamais prendre les armes contre la République et contre leurs frères.

Sans aller par quatre chemins, il a toute de suite signifié à la foule que le recours à la violence mutuelle ne résout aucun problème dans son fief. 

«J’ai appris que vous quittez d’ici pour aller brûler les maisons de vos frères d’Ang’hal 2, mais pourquoi ? De l’autre côté, nous entendons que les Autodéfenses du côté Ang’hal 2 prennent les gens qui partent au champ ! Et alors, quand eux prennent la population qui va au champ et que vous, vous allez brûler des maisons, c’est pour trouver quelle solution ?», a-t-il demandé pince sans rire, au public tout angoissé après avoir entendu son message fort de conscientisation.

Prendre les armes, revient à dire que vous n’aimez pas le pays 

En homme d’État et connu pour son combat pour le retour effectif de la paix dans l’Est de la RDC et particulièrement  sur l’ensemble de l’Ituri, l’Excellence a déclaré haut et fort, qu’il ne soutiendrait jamais ceux qui prennent les armes ou qui prônent la violence dans le territoire de Mahagi.

Ainsi, 

«ce que vous faites-là, ne pensez pas que, moi, je peux l’encourager. Nous ne sommes pas des politiciens qui font la politique au prix du sang. Je ne vais jamais l’encourager parce que lorsque vous prenez les armes, vous touchez au Chef de l’État, ce qui revient à dire que vous n’aimez pas le pays et puis, vous allez à l’encontre de la politique du pays», a-t-il dit sans  mâcher les mots à ses frères.

Non à la violence pour ne pas tomber dans le piège de l’ennemi 

Surplace, ce digne fils de la province de l’Ituri a appelé toute la population à ne pas faire le lit des hostilités. A l’en croire, ce serait faire la passe aux détracteurs qui convoitent les mines du territoire de Mahagi à l’occurrence, la carrière de Nzanikodo située dans la chefferie des Alur-Djuganda, fortement enviée par le rebelle Corneille Nangaa et ses complices qui se trouveraient à quelques kilomètres de Djalasiga, dans le pays voisin.

«Je vais vous dire pourquoi toutes ces choses se font ici. Kagame a pris les armes contre notre pays à cause du problème économique, à cause de  nombreuses richesses de notre pays. Nangaa a pris les armes contre la République pour tuer les ituriens, plus  particulièrement les Alur-Djuganda. Nangaa veut vous tuer, vous faire fuir, que vous puissiez abandonner les cimetières de vos ancêtres afin qu’il puisse exploiter la carrière de Nzanikodo, richesse de notre pays, richesse de l’Ituri, richesse de la population de Mahagi», a rappelé Samy Adubango à la mémoire collective de sa base qui devrait être éveillée pour ne pas céder aux manipulations communautaires et autres. 

Heureusement que…

«Heureusement que vous aviez voté pour Félix Tshisekedi comme je vous aviez demandé. Sinon, ce serait fini pour nous aujourd’hui. Que ce soit Nzanikodo et la frontière avec les voisins, 15km c’est trop, le pays part. Maintenant, vous allumez le feu pourquoi ?», a renchérit Samy Adubango.

La République reproche au Chef de groupement de Djupakanya d’avoir embarqué des originaires de son groupement dans ces hostilités. Malheureusement en fuite, l’on devrait l’arrêter, a-t-il affirmé. 

Très catégorique dans son message, «laissez cette histoire que vous voulez essayer. On ne fait pas la guerre à la République», a conclu Samy Adubango, alors sans complaisance du début jusqu’à la fin de son adresse devant la population qui l’a suivi avec une attention inédite. 

Germain Aboki 


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