RDC : Okende, la polémique ravivée après la remise de la dépouille à la famille

Cinq mois se sont écoulé depuis l’assassinat de l’ancien ministre des Transports Chérubin Okende. Le parquet a remis à sa famille, jeudi 4 janvier 2024, la dépouille pour inhumation. Cependant, le mystère persiste, car les résultats de l’autopsie sontonfisqués par l’État congolais, selon l’avocat de la famille Laurent Onyemba.

L’ancien ministre congolais des Transports, Chérubin Okende, porte-parole du parti de l’opposant Moïse Katumbi, avait été retrouvé mort dans son véhicule, le 13 juillet, le corps criblé de balles. @Photo Droits tiers.

Les proches de l’ex-député national restent dans l’attente, cherchant des réponses à travers le voile de silence qui entoure cette affaire. “Je questionne ses collègues ministres du gouvernement Sama, députés, mandataires et syndicalistes : pourquoi ce silence complice ? Juste pour protéger vos avantages ? Il vous appelait ses frères. Quel est ce deuil interminable?”, a interpellé Maître Onyemba sur X.

Certes, le transfert de la dépouille a été un moment émotionnel pour la famille Okende, mais le manque de transparence concernant les conclusions de l’autopsie suscite des inquiétudes et spéculations. La question qui taraude l’esprit de beaucoup est de savoir pourquoi les résultats de l’autopsie n’ont pas été révélés. “Cette omission contribue à alimenter les spéculations et à nourrir les théories du complot, mettant en lumière la nécessité d’une communication plus ouverte et responsable de la part des autorités congolaises”, commente un activiste des droits de l’homme.

La remise de la dépouille marque un nouvel épisode de ce feuilleton, mais le voile de mystère qui entoure le dossier continue de planer, laissant la famille et le public dans l’expectative. Entre-temps, le journaliste Stanis Bujakera accusé de « propagation de faux bruits » et de « diffusion de fausses informations » dans ce dossier est toujours en détention depuis trois mois. Le directeur de publication adjoint d’Actualité.cd est mis en cause par les enquêteurs sur les sources d’un article de la rédaction publié le 31 août sur le site de Jeune Afrique mais pas signé par lui. Il y est cité un rapport attribué à l’Agence nationale de renseignement (ANR) qui met en cause les renseignements militaires dans le meurtre de l’opposant.

– « Énième atteinte à la liberté de la presse » –

Un rapport dont l’authenticité est contestée par les autorités congolaises qui « déplorent que des médias jugés crédibles professionnellement se soient laissés dévoyer au point de relayer un document au contenu fallacieux » et soulignant leur devoir de « lutter contre les fake news » et la « manipulation », dans un courrier adressé aux directions de Jeune Afrique et Radio France Internationale, qui a aussi publié un article sur la note de l’ANR. Le document a été totalement remis en cause par les autorités congolaises qui accusent le journaliste de l’avoir fabriqué.

Inquiets, les États-Unis, la Belgique, la Grande-Bretagne, la Suisse et la France ont, par la voie de leurs chancelleries, fait savoir leur préoccupation. La délégation de l’Union européenne, sur le réseau social X (ex-Twitter), dit « suivre de près la détention du journaliste Stanis Bujakera ». L’ONG Human Rights Watch en RDC, tout comme Reporters sans frontières ont, elles aussi, condamné « cette énième atteinte à la liberté de la presse en RDC » et demandé que Stanis Bujakera Tshiamala soit libéré immédiatement.

Un consortium journalistique a rejeté les infractions mises à charge de Bujakera par le parquet, après avoir mené une enquête sur le dossier en se basant notamment sur l’expertise technique d’un commissaire de la police congolais. D’après ces professionnels de l’information, les éléments de preuves mis en avant par le procureur ne sont pas crédibles.

KITENGE YESU le RESSUSCITÉ L’INTELLIGENCE SACRÉE.


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