MATATA PONYO ANNONCE SA CANDIDATURE POUR LES ÉLECTIONS DE 2023

Il ne reste plus que dix huit mois de la présidentielle en RDC , et  la saison des candidatures est lancée. une épisode qui provoque déjà un remue-ménage annonciateur de crise pré-électorale sur fond de tensions communautaires.
Félix Tshisekedi est le seul candidat déclaré étant le président sortant lui-même, qui avait annoncé dès 2020, trois ans avant la fin de son mandat, qu’il en briguerait un deuxième, comme le lui permet la Constitution.

Une autre personnalite politique vient de briser son silence, il s’agit de l’ancien Premier ministre Augustin Matata Ponyo (2012-2016) qui vient de prendre de court les autres prétendants au fauteuil présidentiel. Il se dit être prêt à se lancer dans la course de la présidence du pays, malgré le fait qu’il a été accusé de détournement présumé de fonds publics lorsqu’il était chef du gouvernement. Mais il a vu son horizon s’éclaircir en novembre dernier, quand la Cour constitutionnelle a estimé qu’elle n’avait pas compétence à le juger, coupant court aux poursuites contre lui.

Des soupçons de corruption se sont portés sur le président de cette Cour, Dieudonné Kaluba, qui, malgré les dénégations de M. Matata, a été débarqué le 10 mai selon une procédure de tirage au sort étrange et contestée.

Beaucoup, surtout les opposants au régime en place y ont vu la main noire de la présidence, qui n’aurait pas voulu le maintenir à la tête de cette instance, cruciale dans le processus électoral puisqu’elle proclame en dernier ressort les résultats de la présidentielle et des législatives.

Comme en 2006 et 2011, ces résultats ont parfois violemment été contestés, , avec à la clé des dizaines de morts. Avec cette sortie de Matata Ponyo certains osent croire que beaucoup d’autres candidats vont pouvoir sortir de leurs zones de confort.

Sur la ligne de départ, il y aura Martin Fayulu, candidat malheureux à la présidentielle de 2018 qui, interrogé par l’AFP, déclare qu’il est « naturellement » candidat à celle de 2023.

Son allié de la Coalition d’opposition « Lamuka » est aussi annoncé: « Adolphe Muzito est le candidat naturel du parti Nouvel élan», assure son secrétaire général Blanchard Mongomba.

Pour l’instant, parler de la présidentielle en RDC revient aussi à citer le nom de l’ancien gouverneur du Katanga Moïse Katumbi qui se réserve encore. Mais dans son camp politique, ses proches ne machent pas les mots, ils disent que sa candidature à la présidentielle « s’impose ».

certains candidats aux élections, pour se présenter en position de force, cherchent généralement à consolider leurs bases tribales ou provinciales, régulièrement instrumentalisées lors de contestations violentes et qui finissent par créer des conséquences irréversibles et des pertes en vies humaines.

Dans le Grand Katanga  des journées de réconciliation viennent d’être organisees  et se sont achevées dimanche 22 mai sur une poignée de mains qui a fait la une des réseaux sociaux et des médias tant nationaux qu’internationaux entre Moïse Katumbi et l’ex-président Joseph Kabila, anciens alliés brouillés depuis plusieurs années.  Dans le Grand Kasaï voisin, une autre conférence est prévue cette semaine dont les ressortissants sont régulièrement en conflit avec ceux du Katanga.

Le pays reste aussi fragilisé par les violences de dizaines de groupes armés dans sa partie orientale, où les conflits entre communautés semblent s’aggraver malgré des opérations militaires en cours.

En même temps, la tension est vive à l’Assemblée nationale, où une partie de l’opposition a claqué la porte de débats sur la révision de la loi électorale, reprochant à la majorité d’avoir retenu seulement 4 des « 18 amendements consensuels » proposés pour renforcer la transparence et la crédibilité des scrutins.

La chambre basse du parlement a notamment rejeté des propositions de rendre obligatoire la publ

La chambre basse du parlement a notamment rejeté des propositions de rendre obligatoire la publication des résultats bureau de vote par bureau de vote ou encore d’interdire l’achat de voix par des candidats.

Il y’a peu, l’opposition et les églises catholique et protestante ont reproché à Félix Tshisekedi d’avoir placé un proche à la tête de la Commission chargée d’organiser les élections, et le camp de Joseph Kabila l’accuse quant à lui d’avoir nommé de manière « irrégulière » en 2019 des juges constitutionnels à sa solde.

Une autre question demeure en suspens, celle de savoir si les élections auront bien lieu comme prévu d’ici fin 2023. La Commission électorale nationale indépendante (ceni) se plaint de recevoir « à compte-goutte » les fonds alloués à la préparation de ces scrutins de la part du gouvernement.

Ruffin monga


Laisser un commentaire